Thursday, July 16, 2015

Tarifs de l’électricité : une hausse de 2,5 % en moyenne en août

Article originally published on www.lemonde.fr in July 16th 2015.


La ministre de l’écologie et de l’énergie, Ségolène Royal, a annoncé jeudi 16 juillet que les tarifs d’électricité augmenteraient en moyenne de 2,5 % le 1er août. Cette annonce est faite alors que la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a estimé dans un rapport que l’augmentation des tarifs d’EDF pour les ménages et les petits professionnels devrait être comprise entre 3,5 % et 8,0 % pour compenser l’insuffisance des hausses survenues depuis 2012.
« Je vais leur répondre non », a rétorqué Mme Royal, interrogée sur ce rapport lors d’un entretien accordé à BFM-TV et RMC :
« Pour certains consommateurs ce sera zéro, et notamment pour toutes les consommations des artisans, des commerçants, des petites entreprises. »
Concernant un autre dossier, la ministre exclut d’aligner d’ici à 2020 la fiscalité du diesel sur celle de l’essence, comme le préconisait le rapport, ajoutant que, plutôt que d’augmenter les taxes, elle souhaitait « donner envie d’agir aux collectivités, aux entreprises, aux agriculteurs » de lutter contre la pollution.

2,1 milliards d’euros de manque à gagner
Les interventions des pouvoirs publics pour bloquer ou limiter les hausses de tarifs de l’électricité se sont multipliées ces dernières années, de même que les recours juridiques des rivaux d’EDF, qui réclament, à l’inverse, des augmentations garantissant la couverture des coûts de l’opérateur historique pour pouvoir le concurrencer.
La CRE a estimé à 2,1 milliards d’euros environ le manque à gagner pour EDF dû à des hausses insuffisantes ou des gels de tarifs survenus en 2012, 2013 et 2014. Trois recours contre des décisions tarifaires ont été déposés en 2014 devant le Conseil d’Etat par l’Anode, l’Association nationale des opérateurs détaillants en énergie — alternatifs — Direct Energie et ENI notamment.
« Il y a un effort de fait, c’est le verre à moitié plein », a réagi Fabien Choné, le président de l’Anode, après l’annonce de la hausse pour août.
« Le verre à moitié vide n’est pas une surprise : à force de ne pas augmenter suffisamment les tarifs, on accumule des retards colossaux et on reporte sur les générations futures les charges d’aujourd’hui. »
L’Anode continue ainsi de s’opposer au nouveau mode de calcul qui ne permet pas de couvrir les coûts d’EDF et de développer la concurrence, a précisé Fabien Choné, sans se prononcer à ce stade sur un éventuel nouveau recours contre la hausse annoncée pour le 1er août.

Nouveau mode de calcul
Longtemps très modérée, la hausse des tarifs de l’électricité a commencé à être significative en 2010. Les prix ont augmenté de 2,5 % au 1er novembre 2014, après le gel par l’Etat de la hausse de 5 % initialement promise par le gouvernement Ayrault et la définition d’un nouveau mode de calcul.
Cette nouvelle formule, intégrant davantage les prix de gros, très bas actuellement, et censée protéger le consommateur, comptait pour 1,6 %, les 0,9 % restant correspondant au rattrapage tarifaire sur 2012-2013 imposé par le Conseil d’Etat.