Wednesday, July 8, 2015

La France peine à développer l'énergie solaire photovoltaïque

Article originally published on www.notre-planete.info in July 6th 2015.


Depuis fin 2013, les énergies renouvelables ont dépassé les autres sources d'énergie dans la production mondiale d'électricité et représentent plus de la moitié des nouveaux moyens de production d'électricité installés en 2013 dans le monde. Cependant en France, le nucléaire représente encore 80 % de la production d'électricité contre 20% en moyenne dans le monde. Afin de remplir les objectifs de la loi pour la Transition Energétique, les énergies renouvelables devraient être davantage encouragées. Notamment le solaire photovoltaïque qui pâtit de la désorganisation du système français comme en témoigne le bilan de la compagnie France Territoire Solaire pour l'année 2014, via l'Observatoire de l'énergie solaire photovoltaïque.

Au niveau mondial, les énergies vertes représentent 56 % des nouveaux moyens de production d'électricité installés en 2013, et fournissent un cinquième de la consommation finale d'énergie. En 2012, l'énergie solaire représentait (seulement) 2 % de la production mondiale d'électricité d'origine renouvelable. Cependant, cette filière a connu la plus vite et plus grande croissance parmi toutes les énergies renouvelables de 2004 à 2013 au niveau mondial, contrairement à la France qui se situe loin derrière les autres pays tels que les États-Unis et le Royaume-Uni. En effet, ce dernier a 3 fois plus de puissance raccordée que la France en 2014. Comment peut-on l'expliquer ?

Une année 2014 mitigée pour le photovoltaïque en France

Le rapport sur l'année 2014 de l'Observatoire, conçu par le cabinet de Kurt Salmon et produit par la société France Territoire Solaire, est peu optimiste pour l'avenir du photovoltaïque dans certaines filières. En effet, la puissance connectée au réseau fin Septembre 2014 atteignait 5 412 MWc[2] contre 4 000 MWc pour l'année 2012, en France.

Même si les chiffres montrent que l'année 2014 est en hausse de 45% pour l'électricité raccordée par rapport à l'année précédente, ce résultat n'est pas révélateur. Effectivement, l'année 2013 avait été catastrophique au niveau de la quantité d'électricité raccordée au réseau (seulement 605 MWc pour 885 MWc en 2014). Ceci s'explique à cause de 3 facteurs principaux : mauvaise gestion, concurrence et prix de rachat en baisse.

La croissance observée pour cette année 2014, ne proviendrait ainsi que de la production des grandes centrales[3] d'une puissance supérieures à 1 MWc. Elles représentent plus de 60% de la puissance raccordée selon l'Observatoire. Ces centrales continuent à prospérer grâce aux appels d'offres. En effet, les autres marchés tel que le résidentiel, montre une diminution du raccordement par rapport à l'année 2013. Cette frilosité des propriétaires peut s'expliquer par la baisse du tarif de rachat de l'électricité raccordée : moins 50% depuis le moratoire[4] de 2010. Néanmoins c'est ce marché résidentiel, avec des capacités installées inférieures à 9 kWc, qui continu à résister face à la chute des installations sur des grandes et moyennes toitures.

Le système de projets photovoltaïque français désorgani

D'après les observations faites par la compagnie, le solaire photovoltaïque représentait en France presque la moitié des nouvelles installations de production électrique en 2014, contre 30% en Europe. Ainsi, 47 % des nouvelles installations en 2014, correspondent à des panneaux photovoltaïque, le reste étant des installations de type éolien.

Seulement, la société France Territoire Solaire montre dans son analyse que de nombreux appels d'offres et de projets sont entamés et approuvés mais n'aboutissent pas. Cela démontre ainsi un système de sélection des projets qui n'est pas adapté au marché actuel du photovoltaïque. L'instabilité du système d'appels d'offres dans le photovoltaïque réside dans le fait que seul le marché des grandes centrales photovoltaïque arrive à maintenir de bon taux d'électricité raccordée.

De plus, le coût de rachat de l'électricité raccordée est constamment en baisse avec une diminution de plus de 50 % depuis 2010 : de près de 60 centimes d'euro par kwh à 27 c€/kWh pour le marché résidentiel. Ce qui ne favorisent pas le raccordement dans les réseaux pour les marchés tels que celui du résidentiel pour les moyennes et grandes toitures.

Pourtant, l'énergie solaire photovoltaïque reste compétitive par rapport à toutes les sources d'électricité nouvellement installées avec un coût de 46 à 11 c€/kWh en moyenne en 2014 (Ministère de l'environnement) contre 8,2 c€/kWh pour l'éolien terrestre, entre 6 et 15 c€/kWh pour l'hydraulique et 4,34 c€/kWh pour la biomasse. Pour l'Observatoire, cela traduit donc "le dysfonctionnement du système français" dû, principalement, au tarif d'achat en baisse et le système des marchés qui ne sont alimentés que par les appels d'offres. Ainsi, seuls les organismes ou les sociétés voulant investir dans des panneaux photovoltaïques, notamment dans la création de grandes centrales, vont permettre à la filière de maintenir une production d'énergie correcte malgré la baisse des tarifs de rachat d'électricité.

En 2014, RTE mesurait que la filière hydraulique dominait avec 71% la production d'électricité d'origine renouvelable, 18% pour l'éolien, 5% pour la biomasse et environ 6% pour le solaire photovoltaïque. Au niveau de la consommation, France Territoire Solaire indique que le photovoltaïque représente, en 2014, 1,3% de la consommation totale d'électricité en France.

En France, la part du renouvelable reste donc non négligeable d'autant plus qu'elle représente dans le monde, plus de la moitié des nouveaux moyens de production d'électricité, dépassant ainsi les productions d'électricité du nucléaire au niveau mondial, selon un rapport de Greenpeace. Néanmoins la France est encore loin de ce résultat puisque 80% de la production d'électricité française provient du nucléaire.

La France en retard sur ses objectifs

En conclusion, c'est une hausse de 45 % de l'électricité raccordée au réseau que la société France Territoire Solaire a enregistré à la fin de l'année 2014 par rapport à 2013. Le rapport remet en cause le système français qui est encore désorganisé et ne permettra pas d'atteindre les objectifs prévus par la loi pour la transition énergétique. Rappelons que ces objectifs sont principalement :

la diminution des émissions de gaz à effet de serre de 40% ;
la diminution de la consommation d'énergies fossiles de 30% ;
la réduction de la production d'électricité par le nucléaire à 50% ;
l'augmentation à 32% de la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique française ;
la division par deux de la consommation finale d'énergie.

Or en 2014, l'Observatoire note que la part des énergies renouvelables est de 19,5% dans la consommation d'électricité française, ce qui est encore très loin des objectifs prévus. Enfin, la compagnie France Territoire Solaire affirme, aux vues de ses chiffres, que l'année 2015 devrait voir une augmentation des capacités raccordées puis une chute en 2016.

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